Comment pratiquer l'UJJAYI
Pour situer l’Ujjayi physiologiquement
Voici les indications de deux célèbres professeurs de yoga, tous deux décédés :
André Van Lysbeth de la lignée de Sivananda,
Et Yvonne Millerand de la lignée de Krishnamacharya et de Désikachar
Indications d’André Van Lysebeth données dans son livre « pranayama » :
« l’élément caractéristique d’Ujjayi réside dans le blocage partiel de la glotte, destiné à freiner tant l’entrée que la sortie de l’air. (Pour cela) contractez les muscles du cou au niveau de sa naissance,
près de l’insertion des clavicules, puis inspirez (et expirez). La friction de l’air ainsi freiné engendre un son sourd et continu (qui provient non pas des cordes vocales, ni du frottement de l’air contre le
voile du palais) mais de la contraction de la glotte qui rétrécit volontairement les conduits d’entrée de l’air. »
Indications d’Yvonne Millerand dans son livre : « guide pratique de Hatha-yoga »,
très intéressant pour essayer de localiser l’endroit
(Pour aider à situer le son glottique), « la bouche grande ouverte, j’aspire et j’expire en produisant un son »ha » ou »ah » absorbant et refoulant l’air sans mettre en jeu les cordes vocales…..
si j’entends à l’inspir une sorte de feulement, je sais être sur la bonne voie. Il s’agit du son glottique et , en répétant la tentative à plusieurs reprises, je sensibilise très vite le fond de ma gorde en le
refroidissant. L’expérience permet de localiser une région situe vers la pomme d’adam. Je peux la préciser en posant un doigt sur la peau et , bouche fermée, grâce au souvenir du son ressenti,
reproduire exactement le même bruit, comme si l’air pénétrait par un orifice pratiqué en ce point………le son ou vibration sonore semble avoir sa source entre le palais et la langue, quelquefois il se
situe (plus haut) vers l’ossature du nez (lorsque le son est plus fort et plus rigoureux)…..Mais il est préférable d’affiner, d’étirer le fil d’air, de produire un son ténu, très régulier…..éffilé, amenuisé,
étiré comme un fil de soie, il manifeste de façon concrète (concentration). »
L’apprentissage de l’Ujjayi est toujours difficile au début, car on a du mal à le situer. C’est pour cela que je trouve que la méthode d’Yvonne Millerand (d’ouvrir la bouche au début) aide énormément à
ressentir cette localisation.
Quand utiliser Ujjayi dans la pratique
Quant à l’utilisation de l’Ujjayi pendant les asanas, cela dépend des écoles et du yoga que l’on pratique.
* Voici ce qu’en dit Van Lysebeth :
« une caractéristique du yoga tel qu’il se pratique dans le sud de l’Inde est l’introduction d’Ujjayi dans la pratique des âsanas et de la salutation au soleil. La fermeture partielle de la glotte et le bruit caractéristique d’ujjayi sont maintenus pendant toute la séance. »
* Dans le yoga de Desikachar (que je pratique) : on n’utilise pas l’ujjayi pendant toute la séance comme le préconise Van Lysebeth; mais à l’occasion, selon les postures et selon l’effet recherché.
Cette technique sera utilisée, par exemple, si l’on cherche à avoir un expir plus long que l’inspir ; ou bien si l’on cherche à être dans un rythme langhana (c’est-à-dire calmant).
Yvonne Millerand préconise de pratiquer l’Ujjayi d’une façon ténue, éffilée, très douce, mais qui maintient une attention.
* Dans le yoga de l’école de Lonavla : on n’utilise jamais cette technique. Le souffle doit rester régulier et surtout naturel.
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